Shôwa Genroku Rakugo Shinjû
Titre Français : Le Rakugo ou la vie
Nombre d’épisodes : 13
Date de Diffusion : Du 09 janvier au 02 avril 2016
Oeuvre Originale : Manga de Haruko KUMOTA (10 tomes – Terminé)
Studio : Studio DEEN
Réalisateur : Mamoru HATAKEYAMA
Character Design : Mieko HOSOI
Musiques : Kana SHIBUE
Genres : Quotidien, Drame, Historique, Tradition
Disponibilité : Streaming sur ADN
Le Rakugo est un art théâtral japonais apparu durant l’ère d’Edo (1603 – 1868) où un conteur (rakugoka) vêtue d’un kimono joue une pièce assis de la façon traditionnelle japonaise (sur les genoux), avec pour seul accessoire un éventail en papier (sensu) et une serviette en coton (tenugui). Le rakugoka est seul sur scène pour jouer les différents personnages qui composent les histoires qui sont la plupart du temps comique, le mot rakugo signifiant « histoire avec une chute ». C’est cet art japonais un peu ringard qui sert de thème principal au manga Shôwa Genroku Rakugo Shinjû, un jôsei manga de Haruko KUMOTA pré-publié dans le magazine ITAN des éditions Kodansha.
J’ai découvert cette série lors de sa diffusion mais je n’avais pas continué malgré mes premières impressions plutôt bonnes principalement à cause de problème de réseau. Et puis j’ai appris qu’il y aurait une seconde saison alors j’ai décidé d’attendre 2017 pour recommencer la série du début et enchaîner ainsi avec la saison deux, Shôwa Genroku Rakugo Shinjû : Sukeroku Futatabi-hen, diffusé en ce moment même en simulcast sur ADN.
[Petite précision, les personnages aillant plusieurs noms (leur vrai nom et leurs noms de scène) j’utilise ici les noms disponibles sur Myanimelist afin de rendre l’article le plus clair possible.]
Tout juste sortie de prison, Yotarô se rend auprès de YÛRAKUTEI Yakumo, célèbre conteur de Rakugo, dans l’espoir de devenir son disciple. Contre toute attente, le vieil homme accepte de le prendre sous son aile. Yôtaro s’installe donc chez son maître et fait la connaissance de Konatsu, la fille d’un ami de Yakumo et rakugoka doué aujourd’hui disparu. Plusieurs péripéties plus tard, Yakumo décide de raconter son histoire à Yotarô et Konatsu.
Le petit résumé ci-dessus ne raconte en fait que les événements du premier épisode, long de 47 minutes, et qui est en réalité un épisode résumant les OAD vendu avec les tomes 07 et 08 du manga, Shôwa Genroku Rakugo Shinjû : Yotarô Hôrô-hen. La suite des épisodes se déroulent plusieurs années auparavant et se concentrent sur le passé de Yakumo, comment il en est venue à devenir conteur de Rakugo, ses difficultés avec cet art qui lui a été imposé et sa relation avec Sukeroku, devenu disciple en même temps que lui et qui est un vrai génie du rakugo. De plus, la série donne aussi un état des lieux de l’art du rakugo, avec son évolution et les difficultés que cet art rencontre, notamment avec la seconde guerre mondiale ou bien encore l’arrivée de nouveaux loisirs.
Le personnage principal de cette première saison est donc Yakumo (doublé par ISHIDA Akira). Comme il nous raconte sa propre vie, la série est donc principalement centrée sur son point de vue. C’est un homme sérieux et réservé qui en est venue à faire du rakugo malgré lui, afin de survivre après une grave blessure à la jambe l’obligeant à utiliser une canne. De ce fait, il aura une relation difficile avec l’art du rakugo, entre amour et haine, surtout face à son ami et rival Sukeroku.
Contrairement à Yakumo, Sukeroku (doublé par YAMADERA Kôichi) est un homme enjoué, qui aime s’amuser et ne surtout pas se prendre la tête. Il adore le rakugo qu’il a appris par le vieil homme dont il décidera de reprendre le nom de Sukeroku. N’aimant pas trop s’entraîner ni respecter les règles, il aura du mal à s’entendre avec l’organisation très hiérarchique de l’association de rakugo. Son rêve est de faire évoluer le rakugo dans une nouvelle voie.
Le seul personnage féminin vraiment important de cette première saison est Miyokichi (doublé par HAYASHIBARA Megumi), la mère de Konatsu, également décédé. C’est une femme que le maître de Yakumo et Sukeroku va rencontrer pendant la guerre. C’est un personnage assez mystérieux dont j’ai toujours du mal à connaître les sentiments même maintenant que la première saison est terminée. De plus, en dire trop à son sujet serait spoiler, je n’en dirais donc pas plus à son sujet mais elle reste un personnage intéressant.
Il y a bien sur Yotarô (doublé par SEKI Tomokazu) et Konatsu (doublé par KOBAYASHI Yû). Le premier est un garçon un peu bête mais avec un grand cœur et la seconde est une fille qui sait ce qu’elle veut mais qui cache ses sentiments sous la grosse carapace qu’est son mauvais caractère. Ces deux personnages devraient être plus développés dans le seconde saison. Petite anecdote, j’ai eu du mal avec la seiyû de Konatsu quand cette dernière est enfant car c’est la même actrice qui double le personnage de Kae dans Watashi ga Motete dôsunda (Kiss Him Not Me) et comme je ne l’avais pas du tout reconnue dans le premier épisode, étant donné qu’elle a une voix plus mature, j’ai été choqué et j’ai eu du mal à m’habituer et ne pas penser à Kae.
Dans les derniers personnages assez importants, il y a le maître de rakugo, YÛRAKUTEI Yakumo (le nom Yakumo est transmis à chaque génération), un homme assez bourru et vieux jeux et M. MATSUDA, l’homme à tout faire et chauffeur de la famille YÛRAKUTEI, un homme de confiance un peu trop sensible.
C’est donc autour de ces personnages que tourne la série, qui est une tranche de vie ainsi qu’un drame. A travers eux on découvre le monde du rakugo, le Japon à l’époque Shôwa et les transformations de la société japonaise. Des sujets vraiment intéressant et qui donnent une identité marquée à la série.
Le studio DEEN qui s’occupe de cette adaptation a une réputation plutôt mitigée mais il a fait un très bon travail ici à commencer par le character design de HOSOI Mieko (Grimgar, le monde des cendres et de fantaisie) qui est très réussi. Les décors de MAYUZUMI Masaki (Servamp, Aoharu x Machinegun) sont très jolies et nous plonge parfaitement dans le Japon de l’époque. La réalisation de la série confiée à HATAKEYAMA Mamoru (Sankarea), alias OMATA Shinichi, et la composition de la série confiée à KUMAGAI Jun (Hamatora) sont classiques mais efficaces. Et il ne faut surtout pas oublier de casting qui fait un excellent travail. Sans le soutien de très bons seiyû comme ISHIDA Akira, nul doute que la série aurait vraiment été moins bonne. C’est grâce à leur jeu que les scènes de rakugo passent aussi bien.
La musique de SHIBUE Kana, dont c’est le premier travail pour un anime, ne m’a pas particulièrement marqué mais elle nous plongeait bien dans l’ambiance de l’époque Shôwa. Par contre, l’opening m’aura vraiment marqué. La chanson chantée par HAYASHIBARA Megumi, la doubleuse de Miyokichi, donne vraiment l’impression d’être chanté par ce personnage.
Shôwa Genroku Rakugo Shinjû est un anime que j’ai vraiment adoré. La série est esthétiquement belle, les personnages sont complexes et bien travaillés, le doublage est parfait et l’histoire nous plonge dans le monde inconnu du rakugo et nous fait voyager dans le temps. Une franche réussite que je vous recommande chaudement si vous n’êtes pas allergique aux tranches de vie réaliste et aux drames et si vous êtes intéressé par l’histoire japonaise.
Pour en savoir plus :
Le Rakugo, l’art de conter une histoire (nippon.com)
(Images : anicobin)