Miss Hokusai
Titre Japonais : 百日紅~Miss HOKUSAI~ (Sarusuberi)
Oeuvre originale : Sarusuberi, manga de Hinako SUGIURA
Réalisateur : Keiichi HARA
Scénariste : Miho MARUO
Character Designer : Yoshimi ITAZU
Décors : Hiroshi OHNO
Directeur de l’animation : Yoshimi ITAZU
Compositeur : Harumi FUKI
Production de l’animation : Production I.G
Site officiel (en japonais) : http://sarusuberi-movie.com
Synopsis Allociné : En 1814, HOKUSAI est un peintre reconnu de tout le Japon. Il réside avec sa fille O-Ei dans la ville d’EDO (l’actuelle TOKYO), enfermés la plupart du temps dans leur étrange atelier aux allures de taudis. Le « fou du dessin », comme il se plaisait lui-même à se nommer et sa fille réalisent à quatre mains des œuvres aujourd’hui célèbres dans le monde entier. O-Ei, jeune femme indépendante et éprise de liberté, contribue dans l’ombre de son père à cette incroyable saga artistique.
Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui je vais vous parler d’un film d’animation que j’ai vu au cinéma la semaine dernière. Il est très rare que j’aille au cinéma – je ne suis pas allé voir les derniers films du studio Ghibli par exemples -, car j’aime regarder des films en version originale, surtout pour les œuvres japonaises. Seulement pour ça, il faut que je me rende à Lille et payer 30 euros de train juste pour aller au cinéma, c’est un petit peu cher. Mais le 03 septembre dernier, je devais me rendre à Lille pour faire un petit repérage et, coup de chance, le film de Miss Hokusai venait juste de sortir (c’est d’ailleurs la première fois que je vais voir un film aussi tôt après sa sortie). J’en ai donc profiter parce que payer 30 euros de train juste pour chercher un endroit, c’est encore plus cher que juste pour le cinéma. XP
Après un trajet à moitié en bus et moitié en train (si la SNCF faisait aussi boucherie, pour le prix d’un beefsteak entier, il te vendrait une moitié de beefsteak avec une moitié d’une autre viande moins cher XP), je suis donc allé au Majestic, à la séance de 15 heure 35, accompagné d’Angelkappa.
Miss Hokusai est un film de Keiichi HARA (Un été avec Coo, Colorful) sortie au mois de mai au Japon. Il s’inspire d’un manga publié entre 1983 et 1987, dans le magazine Manga Sunday de l’éditeur Jitsugyo no nihonsha. L’auteur, Hanako SUGIURA (1958 – 2005), était une mangaka reconnue pour être une spécialiste de l’époque d’Edo (1603 – 1868), quand la famille Tokugawa régné sur le Japon. Pour en revenir au film, il a été réalisé au sein du studio Production I.G. Le scénario est confié à Miho MARUO (Hamtaro, Kodomo no omocha).
En France, le film a été diffusé en avant-première au Festival d’Annecy 2015, où il a remporté le prix du jury. Sa diffusion dans le reste de la France a débuté le 2 septembre. Il est distribué par Eurozoom et ne devrait pas rester longtemps à l’affiche donc si vous êtes intéressé, foncez.
Miss Hokusai raconte l’histoire de O-Ei KATSUSHIKA, la troisième fille de Hokusai (1760 – 1849), le célèbre peintre d’estampes japonaise dont l’oeuvre la plus connue est sans nulle doute La Grande Vague de Kanagawa. On suit son histoire à l’époque où elle vivait et travaillait avec son père dans un petit atelier à Edo. Le film évoque son travail ainsi que ses relations avec les hommes et O-Nao, sa petite sœur. Quelques anecdotes fantastiques se mêle également à l’histoire.
O-Ei était une artiste qui peignait des toiles de ukiyo-e, elle était notamment célèbre pour ses dessins de belle femme (une de ses œuvres : Sankyoku gasso zu). Par contre, elle n’était pas très douée pour les estampes érotiques. Elle ne connaissait pas le corps des hommes à cause de son inexpérience (elle ne s’était pas encore marié à l’époque du film). Ses relations avec les hommes est un des thèmes abordé dans le film.
En faisant des recherches pour cet article, j’ai appris que Hokusai s’était marié deux fois et qu’il avait eu 6 enfants, 2 garçons et 4 filles. Dans Miss Hokusai, on ne rencontre que la mère et la jeune sœur de O-Ei. Cette dernière se nomme O-Nao et elle est aveugle. Plusieurs parties lui sont consacré et l’accent est mis sur sa relation avec Hokusai, qui éprouve des difficultés à venir la voir à cause de son handicape. J’ai beaucoup aimé les scènes des promenades entre O-Ei et O-Nao, qui sont très touchante.
Le film dispose aussi d’une touche de fantastique. A l’époque, les gens croyaient au yokai et au esprit. Comme j’aime bien les histoires où le fantastique se mélange à la vie quotidienne, comme dans Le pacte de yokai, j’ai beaucoup apprécié ces moments. On y retrouve toutes les spécificités du folklore japonais.
Graphiquement, le film est très joli. Certains passages mettant en scène des estampes sont particulièrement soignés. Au niveau musical, oubliez la musique traditionnelle japonaise car celle du film est plutôt rock. Mais finalement, elle ne m’a pas semblé trop présente.
Le seul problème du film réside dans sa construction. En effet, tout au long du film, on a l’impression de suivre plusieurs scénettes sans vraiment de liens entre elles. On voit bien le temps qui passe avec les saisons qui défilent et surtout grâce au petit chien adopté au début du film et qui grandi progressivement mais une fois qu’un événement est passé, on n’en parle plus. Et donc, les moments importants du film n’ont pas l’air de l’être tant que ça, ce qui est dommage.
Pour conclure, même si j’ai bien aimé le film de Miss Hokusai, je n’ai pas vraiment envie de le revoir et je pense qu’il ne me marquera pas plus que ça. Il reste une tranche de vie simple, sans prise de tête, mais plaisant à voir si l’on s’intéressent un peu au Japon d’autre fois.
Pour en savoir plus sur Miss Hokusai :
- Interview de Keiichi HARA et de Yoshimi ITAZU dans le n° 56 de Coyote Mag
- Chronique et compte rendu de la conférence de presse du Festival d’Annecy sur Aftermangaverse
- Miss Hokusai – La femme emporté par la vague – sur Journal du Japon
- Miss Hokusai, l’estampe qui passe – sur Libération
Bande Annonce Japonaise